Cette Volonté qui a fait de monsieur-ou madame-tout-le-monde des personnes extraordinaires
Vous êtes peut-être au fond de votre fauteuil à vous demander comment vous allez aborder le problème qui vous ronge l’esprit depuis des jours ou des semaines ? Vous ne vous sentez aucun courage pour affronter toutes les démarches qui vous attendent et qui vous permettront de décrocher le job qui vous intéresse ? Ou peut-être tout simplement l’année scolaire s’avère difficile et vous la sentez perdue d’avance ?
Si tout cela vous mine et vous décourage, qu’en serait-il si vous étiez à deux doigts d’y laisser carrément votre vie ? Ou si vous aviez tout perdu dans un divorce ? Ou si vous êtes quasi analphabète et que vous rêvez de comprendre les concepts les plus sophistiqués de la science ? Sans parler de les maîtriser !
D’où vous viendrait la force qui vous permettrait de surpasser toutes ces difficultés du quotidien, voire de surmonter les dangers mortels ? Vous pensez que tout cela n’est que de la fiction ?
Alors, lisez bien ce qui suit.
D’autres personnes, des monsieur-madame-tout-le-monde exactement comme vous et moi, se sont trouvées dans ces situations aussi incroyables, avec des chances de réussite aussi improbables que celles qui traversent nos rêves irréalisables. Ces personnes ont su puiser la force en eux. Ils ont su maîtriser leurs peurs et ont pu surmonter toutes les difficultés qui entravaient leur chemin en les contournant une à une, en les éliminant une à une.
Toutes ces femmes et tous ces hommes avaient pourtant hésité à croire en eux.
Quelques cas exemplaires de ces personnes, ayant dépassé les limites qu’ils croyaient impossibles à franchir, vous sont présentés ci-après.
1. L’incroyable détermination des 33 mineurs du Chili: “Los Trenta-y-Tres”
Cette histoire m’a particulièrement émue car je l’ai suivie en direct au moment où ce drame s’est produit en 2010. Je peux vous assurer qu’aujourd’hui, neuf années plus tard, j’en ai encore des frissons, tant le courage et l’endurance mis à la plus rude épreuve chez ces mineurs forcent l’admiration.
Je me dois de saluer bien bas leur gigantissime dépassement de soi. Je mets en position 1 cette histoire incroyable pour vous illustrer à quel point le courage et la foi en une bonne issue peut vaincre tous les démons.
Voici le récit de cet évènement traumatisant :
Le 5 août 2010, trente-trois ouvriers se rendent sur leur lieu de travail : la mine de San José, dans la commune chilienne de Caldera, pour y extraire du cuivre et de l’or. Bien que le gisement montre à plusieurs reprises une instabilité inquiétante, bien que tout le monde sache que la vie est en jeu dans cette mine, bien que les syndicalistes forcent sa fermeture en 2008 après le décès de deux mineurs entre 2004 et 2007, les deux propriétaires de la mine réussissent à la rouvrir. Le gouvernement autorise en effet sa réouverture, et les propriétaires prétendent qu’ils ont de bons salaires pour l’exploiter. L’entreprise de San Esteban paie jusqu’à 20% de plus que toute autre entreprise de sa taille et de son secteur. Alors, pour un salaire meilleur qu’ailleurs, ces mineurs dont beaucoup vivent dans des pensions à une heure de bus de la mine, qui travaillent par quarts de 12 heures pendant sept jours et se reposent sept autres jours, qui, s’ils sont appelés, acceptent les heures supplémentaires durant leurs jours de repos parce qu’ils sont payés deux fois plus qu’un jour normal, qui voyagent jusqu’à 15 heures en bus pour se rendre à leur tournée incertaine, ils prennent ce jour de 5 août comme un jour normal et même s’ils sont inquiets, ils empruntent l’entrée et s’engoufrent dans les entrailles de la terre.
Quelques heures plus tard, arriva ce qui devait arriver : un éboulement.
Les mineurs, âgés de 19 à 64 ans, sont tous pris au piège à 688 mètres de profondeur et à environ 5 km de l’entrée de la mine. Ils réussissent néanmoins à s’installer dans un refuge de sécurité, mais ils sont totalement coupés du monde. Ils réalisent très vite qu’ils n’ont pratiquement pas de vivres ni de boisson, et que le maigre ravitaillement ne suffirait ni pour eux tous ni pour un long laps de temps. De plus, aucune règle de sécurité n’est respectée par les exploitants de la mine: il n’y a pas d’échelle et ils se retrouvent dans l’obscurité quasi totale. On peut aisément imaginer la détresse qui s’empare rapidement de la plupart d’entre eux, manquant d’air, de vivres, et très vite d’espoir.
L’opération de sauvetage qui s’organise autour d’eux s’avère extrêmement compliquée : le matériel inadéquat pour ce genre d’intervention ne résiste pas longtemps. Après plusieurs jours de tentatives coûteuses et sans résultat, l’espoir de sortir les mineurs vivants s’avère irréalisable ; les sauveteurs jettent l’éponge au grand désarroi des familles de victimes venues camper sur les lieux du drame depuis le premier jour. Un campement baptisé d’ailleurs « Esperanza » (Espoir).
Mais, c’est sans compter sur la détermination féroce des familles ! Celles-ci, refusant de baisser les bras, déploient alors toute leur énergie à convaincre les sauveteurs de poursuivre les opérations. A l’intérieur de la mine comme à l’extérieur, les principaux concernés savent que l’espoir est fou, voire impossible. « Los Trenta y Tres » accaparent désormais toute l’attention médiatique nationale et internationale. Tout le monde veut y croire, mais personne n’ose trop y croire.
Je me souviens que je suivais personnellement chaque minute de cette malheureuse chronique depuis mon téléviseur, je n’en dormais plus.
Malgré leurs très faibles chances de survie dans de telles conditions de confinement, sans air et sans nourriture, dix-sept jours plus tard, le 22 août, ils sont enfin localisés grâce à une sonde équipée d’une micro-caméra vidéo. Et ils sont tous vivants ! Mais, la partie est encore loin d’être gagnée : il est impossible de les extraire de là. Le gouvernement conservateur de Sebastián Piñera se concentre sur le sauvetage des 33 Chiliens et Boliviens toujours coincés sous terre. Avec les conseils de la NASA, l’aide des foreuses plus puissantes, un soutien psychologique des plus avancés dans les situations d’isolement extrême, « Los 33 » sont épaulés depuis l’extérieur avec lequel ils peuvent désormais communiquer. On leur conseille notamment d’instaurer une hiérarchie et une routine quotidienne pour cette période incertaine.
Un projet de creusement d’un forage de 66 cm de diamètre et de plus de 688 m de profondeur se met en route ; des vivres, des messages de leurs familles, des divertissements (en raison des signes de dépression) leur sont transmis en attendant leur délivrance. Ils bénéficient notamment de la télévision avec laquelle ils peuvent suivre les matchs de l’équipe nationale de football du Chili et peuvent communiquer avec leurs familles à l’aide d’un câble téléphonique.
Les opérations de sauvetage durent deux mois et 10 jours : 69 jours au total.
Durant ces interminables journées, les mineurs eux-mêmes contribuent depuis l’intérieur en évacuant la masse énorme de débris de forage qui s’écoule par le bas du forage pilote : environ 750 à 1 500 tonnes de débris en fonction du diamètre du forage réalisé (de 70 cm à 1 m de diamètre). Ils s’organisent en équipes tournantes et survivent en buvant l’eau qui leur sert à travailler, pourtant très sale et non potable.
Au bout du 69 e jour, l’enfer de cette situation insoutenable prend fin ! Leur remontée à la surface par un conduit très étroit, obscur et très très long, s’opère le 13 octobre 2010, suivant un ordre déterminé en fonction des caractéristiques individuelles : en premier les plus habiles (en cas de problème lors de la remontée), puis les plus faibles, et enfin les plus robustes.
Le premier mineur, Florencio Avalos, est remonté grâce à une étroite capsule, baptisée Fénix 2 par allusion à la « renaissance » des mineurs extraits de la mine, vers 0 h 12 heure locale. Le 33e et dernier mineur, Luis Urzúa, rejoint finalement la surface à 21 h 55, heure locale. Chaque remontée dure entre +/- 30 à 60 secondes.
L’espoir combiné à la solidarité de groupe ont été déterminants dans la bonne issue de ce sauvetage.
[Source: Article de EL PAIS, 22/8/2018]
2. Nadia Comaneci
Qui ne se souvient de cette jeune gymnaste roumaine hors pair, qui a révolutionné la gymnastique de compétition lors des Jeux Omympiques de Montréal en 1976 ? Elle n’avait alors que 14 ans.
Elle se pliait en arrière, faisait des sauts tornades, des pirouettes insensées comme si son corps était fait de caoutchouc.
Huit années plus tôt, alors qu’elle n’a que 6 ans, le couple d’entraîneurs Béla et Márta Karolvi, visite l’école de la fillette. Béla demande aux élèves si elles savent faire la roue ; Nadia et l’une de ses camarades lèvent la main. Cette rencontre marquera réellement le début du destin de Nadia.
Gérant l’école de gymnastique d’Onesti (Roumanie), Béla et Márta l’entraînent quotidiennement. La fillette est ravie. Sérieuse et réservée, elle considère la salle de gymnastique et ses agrès comme un immense terrain de jeu et n’a peur de rien.
Désireuse d’apprendre toutes les figures, elle travaille encore plus dur que ce qu’on lui demande et fait rapidement preuve d’un immense talent.
Béla Karolyi se souvient:
“J’ordonne : “Les filles, 10 pompes !” Je me retourne. Combien elle en a fait ? 20 ! C’est Nadia. C’est ma battante. Celle qui va devenir une grande star.”
Cliquez droit sur le lien ici Nadia Comaneci – JO de 1979 pour visualiser la video de ses débuts de gymnaste.
Durant toutes les années d’entraînement, le quotidien de Nadia n’a rien à voir avec celui d’une enfant de son âge. Ses journées se divisent en quatre heures de gymnastique et quatre heures d’école, six jours par semaine. Avec un tel entraînement, allant souvent jusqu’à six heures par jour, son corps ne lui appartient plus, d’autant plus que la jeune fille est étroitement surveillée sous le régime dictatorial de Ceasescu, un des régimes les plus fermés du bloc de l’Est durant la Guerre Froide.
L’entraînement lui fait également endurer des souffrances physiques continuelles :
- On lui bande les chevilles
- Son tendon d’Achille se gonfle et forme une excroissance protégée d’une mousse retenue d’un scotch (stigmates de nombreuses fois où elle a heurté la barre la plus basse du pied)
- Ses genoux s’infiltrent de liquide, une réaction aux chocs répétés, ses rotules se couvrent de corne
- Ses paumes se couvrent d’ampoules ouvertes, qu’il faut protéger. Son entraîneur Béla ira jusqu’à retirer des lambeaux de peau de ses propres mains pour les fixer sur les cloques de sa prodige
- Pour sortir de la poutre, il lui arrive parfois de n’utiliser que trois doigts de sa main bandée
- Un régime alimentaire insensé ; des laxatifs avant chaque compétition
- Pas de règles, pas de seins, pas de vie sexuelle ni sociale
- Des hivers glaciaux où les températures intérieurs ne dépassent pas 14 °C et où seuls les pieds de porc servent de protéines
- Lors des compétitions, même fatiguée ou malade, elle doit concourir à un niveau maximal.
On reporte que lors d’une compétition, elle était tellement malade que, à peine sortie triomphante de la salle, avec la note absolue de 10, elle fut transportée pour une opération sous anesthésie générale.

Nadia Comaneci
Nadia, élevée au rang de ‘trésor national’, va commencer à se rebeller par rapport à son rythme de vie. On l’éloigne alors rapidement pour l’installer à Bucarest, on écarte son entraîneur et le fils unique du dictateur se chargera de son suivi. Son nouveau coach est plus flexible, elle est même autorisée à sortir et à s’amuser. Mais, loin de sa famille et livrée à elle-même dans la capitale roumaine, et surveillée en permanence par trois agents d’Etat, Nadia délaisse l’entraînement, grossit et déprime.
Devant son déclin sportif, on rappelle alors son premier coach, Béla Karolyi cinq semaines avant les Championnats du monde de 1978 à Strasbourg. Mais, il est un peu tard pour rattraper le temps perdu: la prestation de la championne s’avère catastrophique. Les médias la disent finie.
“J’aurais pu tout simplement arrêter, indiquera Nadia. Mais je n’abandonne jamais! Je ne fuis pas devant un défi, je le relève!”
Effectivement, à Copenhague, en 1979, elle décroche le titre de championne d’Europe. Puis, aux JO de Moscou, l’année suivante, elle remporte une médaille d’or à la poutre et une autre aux exercices au sol.
Grâce à son endurance et sa détermination d’aller au-delà de ses limites, elle remporte plusieurs médailles, dont trois d’or.
[source: TeleObs, 23 août 2016]
3. Maurice Béjart

Maurice Béjart
De son vrai nom, Maurice-Jean Berger, Béjart était un danseur et chorégraphe français né à Marseille en 1927.
A l’âge de 8 ans, le garçonnet monte Faust avec sa sœur, organise des spectacles où il fait jouer ses cousins devant un parterre de voisins. Plutôt gringalet, c’est sur conseil de son médecin pour fortifier son corps que l’homme se lance dans la danse.
De traitement, la danse devient rapidement une passion, puis une vocation. Béjart sait qu’il en fera désormais sa vie.
Pourtant, rien ne fut facile à ses débuts : il était carrément la référence du mauvais élève dans sa troupe de classe. Connaissant le personnage mythique qu’il devint, qui l’eût cru ?
Les moments difficiles ne sont pas seulement lors de ses premiers pas de danse, ils le sont également plus tard lors de certains spectacles : peu de public, peu de reconnaissance. Alors que l’enthousiasme lors de ces traversées du désert s’étoffe autour de lui, le sien reste intacte. Loin de se laisser abattre durant ces moments de doute, Béjart, à la force déchirante de sa volonté, trace son chemin. Il persiste encore et encore. Et encore.
Sa fascination pour la mort, la survie du phoenix, sont ce qui forgent l’état d’esprit de Béjart, et c’est ce qu’il exprime dans ses chorégraphies.
L’explosion du mythe
Béjart, tel un caméléon, s’inspire, adapte, innove. Il fonde plusieurs écoles de Ballet, crée une multitude de chorégraphies, y incorpore des musiques hindoues, perses. Il s’installe à Paris, à Bruxelles, à Lausanne. Il tisse également des relations avec de grandes compagnies : le Tokyo Ballet, la Scala de Milan, l’Opéra de Paris…
« La seule continuité avec moi-même, disait-il, c’est que je cherche encore et encore ».
La danse de Béjart c’est danser la pureté, la maîtrise totale.
4. Fatma, la paysanne rebelle
Fatma est une jeune paysanne née en 1945 dans les montagnes du Bassin Méditerranéen. Agée d’à peine 13 ans, elle apprend qu’on célébrera quelques jours plus tard son mariage avec un jeune homme de dix ans son aîné. Elle ne le connaît pas, pourtant cela ne l’inquiète pas: c’est la coutume dans ces villages dispersés.
Jeune mariée, Fatma n’a pas encore atteint l’âge de la puberté. Rapidement, le couple quitte les montagnes pour s’installer dans la ville la plus proche, à 300 kilomètres de là. Les femmes ne travaillent pas, et Fatma se contente de suivre la loi de son époux qui se débrouille de menus travaux de gardiennage la nuit, puis de couturier. Dès la puberté atteinte, Fatma vit sa première grossesse. Heureusement, la maison qu’ils occupent est une grande demeure partagée entre une dizaine de familles, qui dispose chacune d’une petite chambre privée; le reste de la demeure est constitué d’espaces communs: une grande cuisine avec dans son fond un petit coin de toilette commun, une grande cour interne qui sert de lieu de rencontre pour les maris tandis que les femmes s’échangent leurs conseils dans la cuisine pendant les préparations de repas. Grâce à cette cohabitation, Fatma reçoit tous les conseils de ses aînées et elle enfante sans difficultés d’une adorable fillette aux cheveux et yeux couleur charbon. Bientôt, trois autres enfants viendront agrandir la famille. L’espace devient restreint, les moyens financiers le deviennent tout autant. Le mari s’installe alors en Europe pour y trouver une meilleure vie, et un an plus tard, il fait venir son épouse et les quatre enfants âgés de un an à huit ans.
L’année qui suivit leur nouvelle vie en Europe, Fatma est âgée de 25 ans, et est déjà mère de cinq enfants. Malgré ses couches successives, elle est encore très belle. Si belle qu’elle fait tourner la tête de plusieurs amis proches du mari, qui développe une jalousie violente envers sa femme. Les enfants assistent régulièrement à des scènes de ménage plus ou moins violentes, et les visites des agents de police se font fréquentes à la maison. Totalement analphabète et dépendante de son époux, Fatma se rebelle néanmoins et elle sait se défendre ! Loin de baisser la tête, elle est capable de rendre autant de coups qu’elle en reçoit. Cela déstabilise le mari qui n’a pas autant d’emprise qu’il aurait souhaité : il décide d’éloigner cette femme rebelle et insoumise. Il faut aussi qu’il montre à son entourage qu’il est l’homme de la situation.
Quelques mois plus tard on est en décembre 1970; le mari jaloux et possessif montre à son épouse le courrier que la famille vient de recevoir du pays. La mine inquiète de son mari rend Fatma folle d’appréhension, elle reconnaît bien l’enveloppe à rayures bleues et rouges, et s’assied pour écouter le contenu (elle ne sait pas lire et donc seul le mari peut déchiffrer le courrier). Au fur et à mesure des mots qui sortent des lèvres en face d’elle, les larmes coulent à flot sur le visage de la jeune femme : ses parents viennent d’avoir un accident grave et risquent de mourir d’un moment à l’autre. Son époux la tranquillise et lui promet de l’emmener aussitôt à leur chevet.
Moins d’une semaine plus tard, le couple et leur dernier enfant âgé de trois ans embarquent à bord d’un avion. Direction: “le pays”.
C’est comme cela que Fatma se retrouve en décembre 1970, éloignée de ses enfants, et abandonnée dans une chambre d’hôtel au milieu d’un petit village perdu dans les montagnes. Son mari “parti faire une course” ne reviendra jamais ! Et il lui tout pris : passeport, carte d’identité, clés. Elle se retrouve au milieu de nulle part sans argent, sans papiers et avec un bébé de 3 ans, en plein hiver montagneux.
Découvrant la supercherie, Fatma passe d’abord par tous les états d’émotion : étonnement, colère, déprime, anéantissement, sentiment de vengeance. Mais surtout, elle doit trouver le moyen de retrouver ses enfants !
Heureusement, dans ces paysages retirés les habitants ont une âme solidaire très développée; ils ne tardent pas à lui venir en aide et à faire passer le mot pour avertir les parents de Fatma, qui habitent plus en hauteur à quelque cent kilomètres. Aussitôt averti, le père vient chercher sa fille et l’emmène dans la maison où elle a grandi et vécu jusqu’à son mariage. En pauvres paysans infortunés, ils vendent les quelques têtes de bétail qu’ils possèdent ; l’argent récolté leur permet d’entreprendre les multiples démarches administratives qui prennent trois longues années éprouvantes.
En 1974, un nouveau passeport est délivré à Fatma, qui va enfin pouvoir voyager et retrouver ses quatre enfants dont elle a été séparée depuis plus de trois ans. Mais, le plus dur reste encore à faire : l’époux l’a faite radier des registres de population, elle ne pourra jamais séjourner longtemps en Europe et ne pourra donc pas retrouver ses enfants et rester près d’eux. La seule et unique solution est un remariage… Qu’à cela ne tienne ! Fatma se remarie avec le premier homme qui lui fournit la possibilité de se rapprocher de ses petits, à trois mille kilomètres de l’endroit où elle est retenue.
Remariée et ré-installée en Europe, Fatma doit encore faire face à de nouvelles difficultés : son ex-époux a déménagé et il lui faut retrouver la nouvelle adresse. De nombreuses semaines de démarches sont encore nécessaires, Fatma n’en dort plus mais elle continue les recherches. Pour la première fois de sa vie elle doit travailler : elle enchaîne les petits boulots : femme de ménage, gardienne d’enfants, cuisinière dans des restaurants, … Elle ne s’épargne aucun effort. En parallèle, elle contacte tous les amis proches de son époux pour les faire intervenir auprès de lui et l’autoriser à revoir ses enfants.
Par un beau jour de printemps, la mère répudiée et trahie est enfin devant ses enfants : accompagnée de son ex-époux (qui a fini par accepter les retrouvailles mais sous un oeil très vigilant !) elle les attend à la sortie de classes.
Dans l’histoire de Fatma, nous pouvons voir à quel point la volonté et la détermination d’une personne peuvent aider à réaliser des rêves devenus quasi inaccessibles, et qui souvent demandent à franchir pas à pas toute une série de difficultés éprouvantes.
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